Si vous rêvez de somnoler sur une plage quasi déserte, de découvrir des paysages grandioses, mais aussi de tranquillité et d’échapper à la masse touristique, Molokai est faite pour vous. Cette île tout en longueur est restée authentique, ancrée dans le passé. Elle abrite peu d’habitants (moins de 8000), d’origine autochtone pour la plupart. Ici, la vie est paisible, nul besoin de se presser, il suffit de voir les panneaux slow down, this is Molokai pour s’en rendre compte.
Kaunakakai, centre vivant de l’ile
Kaunakakai est la plus grosse ville de Molokai (elle regroupe quasiment la moitié de la population de l’île) avec une rue principale aux allures de western hawaiien et le port le plus important de l’île. Centrale, elle permet un accès facile aux différents points d’intérêts. C’est aussi le meilleur (oserais-je dire le seul) endroit pour faire ses courses (bon, en vrai, il y a quelques autres supermarchés mais plus petits et donc moins fournis et plus chers).
Les choses à ne pas manquer à Kaunakakai :
• Le Farmers Market tous les samedis.
• Le Coconut grove (cocoteraie), magnifique surtout au coucher de soleil. On ne peut malheureusement plus y entrer à cause du risque de recevoir une noix de coco sur la tête. Cela n’empêche pas de pouvoir l’admirer de l’extérieur.
• En face du Coconut Grove, le Church Row, un alignement de 7 petites églises.
• Goûter le Hot Bread du Kanemitsu’s bakery (voir « où manger »).
• Aller écouter les anciens jouer du Ukulele et de jolis chants hawaiiens à l’hôtel Molokai le vendredi entre 16h et 18h tout en sirotant un cocktail. Ambiance détendue et agréable, doublée d’une vue magnifique sur la mer au soleil couchant.
La route vers Halawa Valley
À l’instar de la Hana Road sur Maui, la route vers Halawa Valley depuis Kaunakakai, longue de 43km est une succession de fish ponds (étangs à poissons : il s’agit d’une barrière construite avec des roches de lave en forme de demi-cercle), de jolies petites églises, à gauche la montagne, à droite la mer.
Au marqueur du mile 20, la plage de Murphy’s, idéale pour le snorkeling.
Puis la route commence à monter et tourner beaucoup, devient de plus en plus étroite, de plus en plus sauvage, c’est magnifique. Au bout de la route, Halawa Beach. Si les guides indiquent que les habitants peuvent ne pas être très accueillants, on ne l’a pas ressenti.
À voir : Quelques maisons, le début du trail pour aller voir les cascades Moa’ula et Hipuapua, une église blanche et verte, une plage superbe entourée de montagnes luxuriantes.
La péninsule de Kalaupapa
Kalaupapa, c’est cette langue de terre au nord de Molokai bordée par la mer et la plus haute falaise du monde (plus de 1000 mètres de dénivelé). C’est aussi la terre où furent envoyés les lépreux exilés de force à partir de 1866. Aujourd’hui, il ne reste que quelques patients vivant sur la péninsule, devenue Parc Historique National. L’accès est donc restreint et il faut un permis pour la visiter (Father Damien Tour).
Vous avez le choix pour rejoindre Kalaupapa:
• À dos de mule
• À pied
• En avion
Nous avons choisi la deuxième option, beaucoup moins onéreuse. Attention, le début de la visite guidée (obligatoire) commence à 10h, il faut donc prendre en compte le temps de la randonnée vers le point de rendez-vous (environ 2h). Descente très pentue et boueuse, un peu dure pour les jambes. On se repère grâce aux numéros des lacets (switchback), il y en a 26. Attention, arrivés au dernier lacet, ce n’est pas la fin, il reste encore une demi-heure de marche. De temps en temps, on découvre entre 2 arbres une jolie vue sur la péninsule de Kalaupapa. On arrive finalement en bord de mer. N’oubliez pas de vous retourner pour voir la magnifique falaise que vous venez de descendre. Je vous conseille de partir avant les mules, vous ne serez pas coincés derrière et le chemin sera plus « propre » (encore que).
N’oubliez pas de prendre de la crème solaire, de l’argent liquide pour payer le tour (si vous n’avez pas déjà payé en ligne), des chaussures de marche (de préférence, de bonnes chaussures qui accrochent pour éviter de glisser dans la descente), de l’eau, un pique-nique et bien sûr votre appareil photo. Un k-way en cas de pluie.
Il y a, à mon sens, trois grandes raisons de vouloir se rendre à Kalaupapa :
– Pour l’aspect historique, il est en effet très touchant de faire un pèlerinage sur cette terre ou des milliers de personnes sont mortes emprisonnées.
– Pour l’aspect spirituel, sur les traces du père Damien, missionnaire dont le dévouement pour les lépreux de Molokai lui a valu d’être béatifié.
– Ou tout simplement pour la beauté des paysages et notamment la Pali Coast (seule possibilité de la voir depuis la terre).
La visite guidée commence dans un vieux bus scolaire. On est assez nombreux, il y a beaucoup d’inertie à chaque fois qu’on s’arrête quelque part. Les arrêts ne sont d’ailleurs pas tous très intéressants. Le premier dans une petite boutique pour achats de snacks et petit tour aux toilettes. Nous n’avons pas le droit de nous promener où on veut pour préserver les patients de cette péninsule. Deuxième arrêt dans une librairie. Puis sur la tombe de sœur Marianne et la croix dédiée au Père Damien. On s’arrête pour visiter une très belle église, où de nombreuses photos de lépreux sont exposées (très touchant). A côté, se trouve l’embarcadère de la barge qui vient approvisionner la péninsule une fois par an.
On se dirige finalement vers l’autre coté de la péninsule, à Kalawao, clou du spectacle avec la vue sur la Pali coast tout simplement sublime. On en profite pour pique-niquer face à ces falaises impressionnantes. Sur le retour, on visite encore quelques églises, on aperçoit de nombreuses tombes sur la route (seulement 1000 sont visibles alors qu’il y a eu bien plus de morts).
De retour sur le trail, on se dépêche de commencer avant que les mules ne partent. La remontée est beaucoup plus aisée niveau boue (qui a un peu séché entre temps) mais dure pour le souffle.
Avant de rentrer à votre hôtel/condo pour prendre une douche bien méritée, faites un détour par le point de vue sur Kalaupapa et le pénis de Nanahoa (rocher de forme phallique, symbole de fertilité).
La côte ouest
Comme sur toutes les îles de Hawaii, c’est la côte « sèche » (c’est fou la différence avec la côte est humide et luxuriante). La succession de jolies plages de sable blanc, de la terre rouge et le bleu du ciel font des contrastes saisissants. Les couchers de soleil sont superbes. Attention, la baignade n’est pas recommandée surtout lorsqu’il y a du vent.
En vrac, la plage de Kepuhi (voir « où dormir ») longue plage de sable blanc ponctuée de rochers, n’hésitez pas à vous promener en bord de mer surtout vers le nord pour trouver de jolies criques isolées. Au sud de la plage, montez sur le promontoire, vue imprenable sur Kepuhi au nord et sur sa superbe voisine Papohaku au sud (plage de plus de 3km de long). Dernière plage accessible en voiture au sud, Dixie Maru, anse entourée de rochers et donc plus protégée, il est possible de s’y baigner et de faire du snorkeling quand la mer est calme.
Ce que je regrette ne pas avoir eu le temps de faire
- Le Farmers’ market du samedi.
- S’envoyer une noix de coco par la poste depuis Ho’olehua.
- La forêt tropicale de Kamakou (4X4 indispensable) et particulièrement le trail Pepe’opae.
- Marcher jusqu’aux cascades de la Halawa Valley.
Bon à savoir
- Faites vraiment attention aux limites de vitesse (certes basses, ce qui peut être frustrant).
- Si vous n’en avez pas, vous pouvez louer/acheter du matériel de snorkeling à Kaunakakai
- Peu d’activités sont possibles le dimanche. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas pu aller au Farmers’ Market ou aux cascades de la Halawa Valley (accessible seulement avec un guide), nous avons choisi Kalaupapa. En dehors de ce jour-là, a priori pas de problème.
- Il y a plusieurs moyens de rejoindre Molokai depuis Maui : en bateau ou en avion appelé hopper (tout petit avion d’une dizaine de places). Vue à couper le souffle sur la Pali Coast.
- Si vous n’avez pas le temps de visiter Kalaupapa et que vous voulez vraiment voir les falaises de la Pali Coast, vous pouvez faire un tour en hélico depuis Maui. C’est un budget, c’est clair, mais ca vaut surement le coup. Sinon, si vous venez en hopper depuis Maui vous passez devant ces falaises gigantesques, il faut se mettre du bon côté de l’avion pour bien voir (à gauche à l’aller, à droite au retour). C’est incroyable !
- Pas forcément facile de visiter seul Molokai, beaucoup de propriétés privées.
Où dormir ?
Nous avons trouvé un joli condo (un des moins chers sur l’île) avec location de voiture comprise sur Airbnb. Il vous faudra en effet une voiture pour vous déplacer. Ancien resort, en partie abandonné, en face de la plage de Kepuhi, ultra tranquille, coucher de soleil superbe et plage peu fréquentée. Il y a aussi une piscine face à la mer, magique.
Où manger ?
On a honnêtement pas été totalement conquis par la qualité des mets à Molokai. Mauvais choix ou gastronomie vraiment pas exceptionnelle, à vous de faire votre opinion.
Kanemitsu’s Bakery et son « hot bread » : expérience amusante. Le soir, on se dirige dans une petite allée sombre pour rejoindre l’arrière de la Bakery et acheter le pain fraîchement cuit (et encore chaud). Plusieurs choix d’accompagnement (confiture, beurre de cacahuète, cream cheese,…)
Maka’s corner : petite cantine correcte.
Kualapu’u Cookhouse : réputée meilleure adresse de l’île, endroit sympa, bonnes odeurs émanant de la cuisine. Bon mais sans plus.
Mana’e Goods & Grindz : comptoir sur la route de la Halawa Valley. Tables de pique-nique. Pas mal fréquenté. Bonne adresse. Petite épicerie accolée.
Julien
excellent
Marie
Ca donne trop envie